Association En veille

Parents ensemble contre la surexposition aux écrans

L’omniprésence des écrans dans nos vies est un phénomène majeur, global et récent qui nous touche tous, et qui est particulièrement préoccupant pour les jeunes générations. En témoigne la commission créée par Emmanuel Macron en 2024 avec une dizaine de professionnels du soin, de l’éducation et du numérique dans le but d’étudier l’impact des écrans sur la santé des enfants et des adolescents, mettant en lumière un certain nombre de problématiques face à leur utilisation excessive, ou face à la dimension de lobbying économique du problème.

Selon de nombreuses études, le nombre d’écrans dans les foyers français ne cesse d’augmenter, avec une moyenne de 5 à 6 par ménage. Ces outils modifient en profondeur nos habitudes de vie et nos interactions sociales. L’accès facilité aux smartphones, tablettes et ordinateurs dès le plus jeune âge entraîne des conséquences sur le développement cognitif (retard de langage, de motricité, perte d’imaginaire, déficit d’attention…), émotionnel (difficile gestion de la frustration, troubles de la santé mentale…), physiologique (troubles du sommeil, obésité, sédentarité…) et relationnel (retrait, isolement…) des enfants.

Le temps passé devant les écrans augmente chaque année, affectant aussi les relations entre les parents et les enfants, leurs moments de partage, leur capacité à jouer, à inventer des histoires, et à se projeter dans le monde, et dans leur propre existence. Cette omniprésence des technologies numériques soulève donc d’importants enjeux pour l’avenir.

réunion en veille

Origine de l’association

La Clinique contributive comme point de départ

La Clinique contributive est une initiative qui tente de répondre à la problématique de la surexposition aux écrans et ses effets sur le développement des jeunes enfants en Seine-Saint-Denis. Des ateliers ont lieu depuis novembre 2018 avec des professionnels de la petite enfance, des chercheurs et des parents. Ce sont des moments d’échange et de réflexion, avec des lectures de textes, des commentaires de vidéos, pour comprendre les enjeux psychologiques, sociaux, économiques et politiques derrière la surexposition aux écrans. Les parents qui participent deviennent à la fois « soignants » et chercheurs, partageant leurs savoirs et leurs “trucs et astuces”. Ils échangent aussi autour de leur propre addiction aux écrans. Il s’agit de s’entraider, tout en ne diabolisant pas les écrans.

L’équipe du centre de PMI (Protection Maternelle et Infantile) Pierre Semard s’est portée volontaire pour mener l’expérimentation. Les ateliers ont lieu deux fois par mois sur une demi-journée. Ils réunissent l’équipe de la PMI (directrice, secrétaire, puéricultrice, assistante puéricultrice, éducatrice de jeunes enfants et psychologue), Marie-Claude Bossière, pédopsychiatre, des chercheurs dont Maël Montévil, chercheur en théorie de la biologie, ex IRI et actuellement chercheur CNRS, et des parents depuis avril 2019.

La formation “Raisonnons nos écrans”

Depuis 2022 et pour trois ans, l’activité de la Clinique contributive s’est étendue à un programme de formation et de capacitation “Raisonnons nos écrans”, pour les parents et les professionnels de santé, dans le cadre d’un partenariat avec la MILDECA (Mission Interministérielle de Lutte contre les Drogues et les Conduites Addictives) et la mairie de Saint-Denis. Ces formations durent 9 séances et touchent une centaine de personnes au total. Ces formations ont lieu toutes les deux semaines sur une demi-journée, et s’inspirent de la méthode de la Clinique contributive.

L’association est née !

Cette formation a permis de mobiliser plus de parents et l’ancrage sur le territoire en est encore plus abouti. Plusieurs parents ont manifesté leur envie de poursuivre les réflexions, mais aussi d’aller plus loin en sensibilisant d’autres parents, en organisant des événements pour parler du sujet de la surexposition aux écrans. Très motivé, ce groupe de parents s’est alors constitué en association, avec la volonté de se regrouper pour agir sur le territoire, et pour continuer d’apprendre et de développer des savoirs sur le sujet.

L’association a pris pour nom “En veille” pour rappeler que nos écrans peuvent se mettre “en veille”, s’éteindre donc temporairement, pour laisser la place à d’autres activités, en famille, entre amis, ou même seul, en jouant, en rêvant, en imaginant, en se promenant… La “veille”, c’est aussi le sens du mot “veiller”, “faire attention”, car les membres de l’association considèrent que c’est de la responsabilité de tout un chacun de protéger les enfants, les adolescents, et nous-mêmes, adultes en prenant ce sujet à bras le corps.

Modèle économique

Il s’agit aussi pour l’IRI de tenter de réfléchir à la question des conditions financières de participation des parents. Cette réflexion a lieu à travers le modèle de l’économie contributive avec un revenu contributif auquel les parents auraient droit à priori, renouvelable à condition de valoriser les savoirs produits et acquis dans le cadre d’emplois contributifs intermittents. Nous travaillons sur ce modèle, et plusieurs questions se posent : comment formaliser et transmettre ses connaissances ? Comment gérer les modalités financières d’intervention et la rémunération dans le groupe ? Quel fond potentiel pour soutenir les actions des parents ? Cette réflexion est toujours actuelle.

Objectifs

  • Sensibiliser les parents aux dangers de la surexposition aux écrans de leurs enfants, faire prendre conscience de la place des écrans dans la vie des enfants, des parents, et des familles.
  • Mener des actions de prévention, interventions dans des cafés des parents, dans des écoles, dans des médiathèques, des forums des associations, des maisons de quartiers, des centres sociaux, des crèches, des lieux de soin de la petite enfance (en plusieurs langues : français, arabe, anglais).
  • Poursuivre la formation, l’apprentissage, la recherche, par le biais de séminaires de recherche et de formations associant parents, professionnels et chercheurs.
  • Créer du lien familial et social, proposer des activités alternatives aux écrans, proposer des ateliers, des sorties parents-enfants, des activités manuelles, des défis et d’autres activités.

Membres

L’association est composée de 4 groupes de personnes mobilisées sur le sujet:

  • Un groupe de parents, majoritaire.
  • Un groupe de chercheurs associés à l’Institut de Recherche et d’Innovation du Centre Pompidou.
  • Un groupe de professionnels de santé dont la PMI Pierre Sémard à Saint-Denis en est le point de départ.
  • Un groupe de jeunes, enfants, adolescents.

La Charte

L’adhésion à l’association est soumise à l’accord du futur adhérent aux termes d’une charte publiée sur le site.

Ressources

Séminaires

Articles de presse

Articles académiques

Vidéos

  • « Allo écran bobo », 13’, RTS, 09/2018, description des symptômes des jeunes enfants surexposés.
  • « Derrière nos écrans de fumée », réalisé et coécrit par Jeff Orlowski, Netflix, 1h34, 09/2020. Le documentaire décrypte le fonctionnement addictif des applications, en s’appuyant notamment sur les témoignages de « repentis » de la Silicon Valley.
  • « Dopamine », entre 8 et 13’, série de courts documentaires de Arte sur les applis et leurs impacts.
  • « Grandir avec les écrans », 13’, Action Innocence. Documentaire montrant comment les écrans interfèrent dans la relation parentale avec les très jeunes enfants.

Sites internet

Livres

  • MC. Bossière, Le bébé au temps du numérique, Hermann, 2021.
  • B. Stiegler et S. Tisseron, Faut-il interdire les écrans aux enfants ?, Mordicus, 2009.
  • S. Dieu-Osika, Les écrans, mode d’emploi pour une utilisation raisonnée en famille, Hatier, 2018.
  • AL Ducanda : Les tout-petits face aux écrans : l’épidémie silencieuse. Comment les protéger ?, Ed. du Rocher, 2021.

Rapports et études

Support de communication

Contact

email : enveille.asso@gmail.com

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