À l’heure où l’OCDE a notifié dans sa dernière étude de 2023 que 27 % des emplois sont fortement menacés par l’automatisation et par l’IA et que trois travailleurs sur cinq s’inquiètent de perdre leur emploi du fait de l’IA, le travail hors emploi ne cesse de progresser au profit des grandes plateformes numériques (phénomène d’ubérisation) alors que — à l’ère de l’anthropocène et des défis environnementaux — ce temps libéré par l’automatisation pourrait être orienté vers le développement de biens communs en l’occurrence des savoirs cultivés dans le cadre de projets que nous nommons de recherche contributive. C’est tout l’objectif du modèle de l’économie contributive que l’IRI expérimente depuis 2017 en Seine–Saint-Denis et qui doit permettre à chacun de développer librement ses savoirs grâce à un revenu contributif. Ce revenu, conditionnel, permet de soutenir la capacitation libre et non-subordonnée qui devient un levier pour une meilleure insertion dans l’économie territoriale. Cette articulation reprend certains principes du régime des intermittents du spectacle et favorise par ailleurs la production de biens communs comme dans le contexte du logiciel libre.
Une interprétation particulière de ce modèle prend forme actuellement à travers le projet ECO avec le développement d’une monnaie locale soutenant des initiatives de contribution à la transition écologique et sociale notamment dans le champ de l’alimentation où l’IRI conduit le projet ContribAlim avec le soutien de l’ADEME et propose avec le Comité ECO des ateliers de cuisine contributive.